dimanche 7 juin 2020

Paul Quinichette: Plays Quincy Jones (Lone Hill Jazz, 1952-1954).


Lone Hill Jazz LHJ10346 (2008). 

Sam Most (flûte), Paul Quinichette (saxo ténor), Sir Charles Thompson (piano), Jerome Darr, Barry Galbraith (guitare), Paul Chambers (contrebasse), Harold Wing (batterie). New York, 4 novembre 1954.

1. Plush Life (Quincy Jones) 7:48
2. You're Crying (Quincy Jones) 3:17
3. Shorty George (Count Basie-Andy Gibson) 6:39
4. Pablo's Roonie (Quincy Jones) 4:54
5. Plush Life [alternate take] 7:40

Herbie Mann (flûte, saxo ténor), Paul Quinichette (saxo ténor), Jimmy Jones (piano), Al Hall (contrebasse), Tommy Lopez (congas), Manny Oquendo (bongos), Willie Rodriguez (timbales). New York, 22 novembre 1954.

6. Tropical Intrigue (Quincy Jones) 3:04
7. Grasshopper (Quincy Jones) 4:03
8. Dilemma Diablo (Quincy Jones) 4:05
9. I Can't Believe That You're in Love With Me (Clarence Gaskill-Jimmy McHugh) 6:50

10-17: Bonus Tracks

Paul Quinichette (saxo ténor), Jimmy Jones ou John Williams (piano), Jerome Darr (guitare), Milt Hinton (contrebasse), Gus Johnson (batterie). New York, juillet 1954.

10. Sunday (Chester Conn-Bennie Krueger-Ned Miller-Jule Styne) 1:53

Buck Clayton (trompette), Dickie Wells (trombone), Paul Quinichette (saxo ténor), Count Basie (piano, orgue), Freddie Green (guitare), Walter Page (contrebasse), Gus Johnson (batterie). New York, 30 janvier 1952.

11. The Hook (Paul Quinichette) 3:14
12. Samie (Paul Quinichette) 3:15
13. Shad Roe (Paul Quinichette) 2:35
14. Paul's Bunion (Paul Quinichette) 3:02
15. Crew Cut (Buck Clayton) 2:40
16. I'll Always Be in Love With You (Bud Green-Herman Ruby-Sam Stept) 3:01
17. Sequel (Paul Quinichette) 2:57

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Avec Brew Moore, Paul Quinichette aura sûrement été le plus orthodoxe des nombreux disciples de Lester Young, au point où on le surnomma "Vice-Pres" (le vice-président), au «président» que fut Lester... Quinichette lui-même s'enorgueillissait sans doute du titre, et son passage dans l'orchestre de Count Basie (1951-1953) n'allait certainement pas amoindrir la filiation de son style. Peu de temps après son départ de l'orchestre de ce dernier, il allait réaliser pour EmArcy un remarquable album baptisé Moods, arrangé par un jeune Quincy Jones, frais émoulu de l'orchestre de Lionel Hampton. Deux sessions distinctes sont rééditées ici: la première avec un groupe réunissant nombre de musiciens qu'on pourrait rattacher au jazz mainstream (le terme sera bientôt formulé par le critique Stanley Dance), en premier lieu le pianiste Sir Charles Thompson; en plus des thèmes originaux de Quincy Jones on retrouve une version de l'un des classiques de Basie, Shorty George. Le style aérien de Quinichette est merveilleusement encadré par les arrangements discrets de Jones, et la section rythmique, formée par un jeune Paul Chambers à la contrebasse et le batteur Harold Wing (qui avait auparavant accompagné Erroll Garner) est de tout premier ordre; les deux prises de Plush Life et Pablo's Roonie mettent parfaitement en valeur le style de Quinichette. Quelques semaines plus tard, un groupe à saveur latine accompagne cette fois le saxophoniste, alors que Herbie Mann remplace Sam Most à la flûte et que Jimmy Jones tient le piano; la section de percussions est composée de Tommy Lopez (congas), Manny Oquendo (bongos) et Willie Rodriguez (timbales). Le changement d'atmosphère est un défi que Quinichette relève de belle façon, dialoguant avec les percussionnistes sur Grasshopper et livrant un solo au swing détendu sur Dilemma Diablo.

Les sessions originales sont augmentées sur la réédition CD de 2008 par une poignée de pièces principalement issues de l'album baptisé The Vice 'Pres', enregistré quelques années plus tôt lors de son passage au sein de l'orchestre de Basie; le Count lui-même tient le piano et l'orgue, et les basiens Buck Clayton, Dickie Wells, Freddie Green et Walter Page complètent la formation. Quinichette est l'auteur de quelques-unes de ces pièces qui sont surtout des prétextes aux solos pleins de swing, comme The Hook ou Sequel; l'orgue de Basie, hérité de la manière de Fats Waller, semble un peu démodé à nos oreilles modernes, mais il faut se souvenir qu'en 1952 la carrière des Jimmy Smith et autres Larry Young était encore à venir...

Si Quinchette devait abandonner la musique dans les années 1960 pour son métier d'ingénieur en électricité, il allait revenir au jazz dans les années 1970, son style lestérien toujours intact (on l'entend par exemple sur quelques disques de Jay McShann, dont il avait fait partie de l'orchestre dans les années 1940...). Il est disparu en 1983. 

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